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Avantages environnementaux du réemploi versus l’usage unique : l’ADEME a essayé de trancher en 2022
Le réemploi est-il meilleur que l’usage unique en termes de performance environnementale ? les analyses de cycle de vie (ACV) fleurissent, les experts s’invectivent, le débat a besoin d’un arbitre. En 2022, l’ADEME a mené une revue bibliographique d’ACV comparatives, afin d’identifier si certaines solutions d’emballages sont plus pertinentes que d’autres d’un point de vue environnemental, et sous quelles conditions.
L’ADEME a sélectionné 39 ACV selon des critères de robustesse méthodologique, de représentativité temporelle et de diversité des emballages couverts, dont elle a fait une analyse détaillée.
À partir des publications retenues pour leur comparaison entre emballages réemployables et à usage unique, l’ADEME indique que les résultats des ACV sont fortement dépendantes des paramètres clés de chaque cas de figure, comme :
- Le nombre de réemplois.
- La distance entre le lieu de distribution et le lieu de lavage des emballages réemployables.
- L’efficacité et les paramètres du lavage pour les emballages réemployables,
- Le taux de recyclage et/ou taux d’incorporation de recyclés pour les emballages à usage unique.
- La masse relative des emballages comparés.
En particulier, pour les deux typologies d’emballages que sont les bouteilles pour boisson et les caisses, lorsque la comparaison est faite entre des emballages (réemployables vs. à usage unique) composés de différents matériaux, l’ADEME indique qu’il ne semble pas possible de conclure sur la pertinence du scénario de réemploi par rapport à l’usage unique. L’agence précise que la pertinence d’utiliser des caisses en plastique réemployables est […] d’autant plus importante que les distances de transport entre les lieux de distribution et de lavage sont faibles (par exemple, avec un maillage géographique important de centres de lavage), que les techniques de lavage sont performantes et que les caisses réemployables sont recyclées lorsqu’elles ne sont plus réutilisées.
L’ADEME arrive à la conclusion qu’au regard de la diversité des comparaisons analysées, les résultats ne peuvent pas être tranchés ni généralisés et dépendent fortement des valeurs des paramètres clés cités plus haut.
Elle note en particulier que certains paramètres pourraient être mieux étudiés :
- Un focus particulier serait à faire sur les derniers kilomètres de transport, souvent non étudiés dans les ACV.
- Le format de l’emballage, peu étudié, qui a une influence en termes de quantité d’emballage par unité de produit mais aussi en termes de quantité de produit qui peut être transporté.
Concernant les catégories d’impact analysées, L’ADEME note que l’impact sur la biodiversité est très rarement traité, bien que ce soit un enjeu environnemental majeur, du fait de l’absence de consensus méthodologique sur ce point.
L’ADEME pointe finalement le fait que la mise en place de certains systèmes d’emballages à large échelle pourrait modifier les organisations logistiques actuelles, les mécanismes de marché, les filières, etc. La prise en compte des impacts conséquents à ces modifications à grande échelle nécessitera à l’avenir de mener également des ACV conséquentielles.
Pour télécharger ces études : rapport de la tache 2 et annexe – rapport – annexe